On n’imagine mal deux dimensions différentes telles que le fantasme et la vérité, pour exprimer l’une et l’autre de ces perceptions. Mais ce qui apparaît clairement difficile, c’est de pouvoir décrire le fantasme. En fait, à ce moment précis, la vérité devient l’expression de celui qui perçoit le fantasme et de ce fait, elle peut paraître erronée pour une autre personne qui partage le même plan de réalité.
On pourrait même affirmer qu’il est impossible que deux personnes témoins d’un événement puissent le traduire de la même manière. Les détails de l’événement qui auront marqué l’une des personnes ne seront pas forcément les mêmes que ceux répertoriés par l’autre personne. En outre, même si les mêmes détails sont relevés, il se peut que la manière de les décrire diffère à cause de la manière de les regarder, de les ressentir et de les appréhender.
Le fantasme par le dessin :
Le fantasme peut aussi être décrit en dehors du langage. On peut par exemple vouloir se le représenter sous la forme du dessin. Mais, dans ce même cas, on ne pourra pas faire apparaître les sonorités, à peine les suggérer et même si l’artiste parvient à le démontrer par quelques coups de pinceau extraordinaires, il en coûtera à tous les spectateurs d’entendre la même chose.
La réalité par la littérature
À présent, supposons que nous demandions à un poète de nous décrire la réalité d’un lieu très connu, il va le faire avec un sens très aigu. Le Créateur qui vit dans le poète va faire ressurgir sa vision et transformer au grès de son inspiration les couleurs, les nuances lumineuses et les chuchotements entendus çà et là.
Un romancier s’attachera sans doute au décor pour faire naître une histoire. Les personnages présents au moment de la description viendront argumenter le fil de son histoire. Enfin, si l’on demande à un écrivain de rester le plus réaliste possible, le pourra-t-il vraiment ? Sera-t-il capable de restituer la vérité du moment sans oublier quelques points essentiels ? À moins qu’il n’exagère sur certains détails malgré lui.
La réalité par l’image :
On pourrait alors penser à l’appareil photo. Comme si lui seul pouvait restituer la vérité. Mais, même dans ce cas précis, la photo ne restituerait que l’image figée d’une réalité constamment en mouvement. En outre, cette photo ne révèlerait rien des sons présents à cet instant.
Prenons le cas ultime du caméscope. On peut oser croire que cette fois-ci, la restitution sera parfaite. Mais en réalité, la vision sera fonction du réglage de l’obturateur et du champ de vision. En outre, le micro n’enregistrera que selon la puissance dont il est capable.
Ainsi, des éléments d’un fantasme échapperont encore à ce que pourrait être la vérité.
On dit bien que la réalité est propre à chacun. Ce n’est que l’image du « réel » vu par notre filtre et notre ressenti personnel.
Bonjour, effectivement ce qui peut être bien réel pour quelqu’un et paraitre fantasque pour d’autre,